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Jeune archiviste d’une congrégation quatre fois centenaire, j’ai accompagné les bénédictines de Notre-Dame du Calvaire à Paris le 19 septembre 2016, en marche sur les traces de leurs anciens monastères.

Ce jour-là, le temps était à la pluie mais sur les visages des sœurs, rayonnaient de grands sourires. Je me suis aperçue au fil de cette journée, qu’il n’était pas seulement question de visiter des lieux. Bien plus encore, ce voyage a été marqué par de multiples rencontres : l’historien Pierre Moracchini, les capucins, le président du Sénat, etc. Le passé des bénédictines n’est donc pas poussiéreux, il est encore bien vivant dans les liens qu’il permet de créer entre des personnes venant d’horizons différents. Il existe des ponts pouvant relier les siècles. Du fait de mon métier d’archiviste, je suis habituée aux ponts de papier mais, lors de ce voyage à Paris, ce sont surtout des paroles et des lieux qui ont servi de passerelles vers le passé.

Messe avec le provincial des capucins

Le périple des bénédictines a d’abord commencé par une messe célébrée par le provincial des capucins, le frère Eric Bidot, dans la cathédrale des Arméniens qui était autrefois l’église du couvent des capucins, situé dans le quartier du Marais.

Il nous a ainsi été rappelé que le premier lien entre les personnes qui ont participé à ce voyage n’était pas l’histoire mais bien Dieu avant tout !

Le monastère situé dans le quartier du Marais

Ensuite, nous sommes sortis faire quelques pas dans le quartier du Marais où nous avons visité un monastère…ou plutôt une plaque de rue (rue des filles du Calvaire) puisque c’est la seule trace qui atteste encore de la présence passée des bénédictines à cet emplacement.  La seule trace ? Non, pas tout à fait car j’ai retrouvé dans les archives un dessin de ce monastère appelé Calvaire de la Crucifixion qui a été réalisé par les pensionnaires du monastère d’Angers en 1898. (Ce dessin a été réalisé à partir d’une estampe de Silvestre Israël datant des années 1650-1660. Voir inventaire des musées de la ville de Paris.)

Le monastère des clarisses de l'Ave Maria

Après le quartier du Marais, nous avons pris la direction du monastère des clarisses de « l’Ave Maria » que Madame d’Orléans, fondatrice de bénédictines de Notre-Dame du Calvaire, n’a pas pu intégrer car les veuves n’étaient pas acceptées. Les sœurs de cette communauté étaient suivies au plan spirituel par 12 pères franciscains.

-Et où était situé le bâtiment de ces pères ? demande-t-on.

-Sur le mur de l’enceinte Philippe Auguste, répond notre guide Pierre Moracchini.

-Comment ? Leur sol était un mur ? s’exclament les bénédictines.

-Oui, avec un mur d’une épaisseur de deux à trois mètres, c’est possible !

Après de telles découvertes, un bon pique nique préparé par les capucins nous attendait rue Boissonade dans le quartier de Montparnasse. En guise de dessert, les bénédictines ont sorti de leur valise des fruits du jardin de Prailles qui ont été très appréciés par toute la compagnie.

Le monastère du petit Luxembourg

Dernière étape du voyage : le monastère du petit Luxembourg, appelé aussi Calvaire de la Compassion, dont il reste actuellement la façade de l’Église et le cloître.

Notre joyeuse équipée se retrouve alors dans les murs du Sénat et nous sommes accueillis chaleureusement par M. Gérard Larcher. C’est avec de nombreux éclats de rire que nous visitons les lieux, ce moment résonne un peu comme des retrouvailles familiales.

La mère prieure a d’ailleurs préparé quelques gourmandises, la première ne se mangeant pas mais pouvant se déguster par la lecture (copie d’archives sur le monastère du petit Luxembourg).

Le second présent est emballé dans un petit sac. Malicieusement, sœur Marie le tend vers Monsieur Larcher qui découvre une bouteille de Bénédictine !

De la visite du Sénat, nous retiendrons surtout le moment où nous avons pris le temps de prier dans la petite mais majestueuse chapelle de la reine Marie de Médicis. Un heureux moment attesté par les nombreux sourires présents sur les photographies prises ce jour-là…

Les bénédictines retrouvent leurs amis et le provincial des capucins dans la cathédrale des Arméniens
Rue des Filles du Calvaire
Aquarelle de l'ancienne rue des Filles du Calvaire
Façade de l'ancienne église des Filles du Calvaire au petit Luxembourg
Accueil par M. Gérard Larcher, président du Sénat
Ancien cloître transformé en jardin d'hiver
Chapelle de la reine Marie de Médicis

Première rangée, de gauche à droite : Corinne Saussé (chef adjoint de cabinet au cabinet du Président du Sénat), sœur Marie Mühlethaler (prieure présidente et prieure de Prailles), sœur Marie-Caroline (assistante et prieure de Bouzy-la-Forêt), sœur Dorothée (Prailles), sœur Elisabeth de la Trinité (Bouzy-la-Forêt)

Deuxième rangée, de gauche à droite : Monsieur Ticchi (conseiller à la direction de l’initiative parlementaire et des délégations), Samuel (postulant capucin), Claire Emmanuelle Longuet (directrice de la bibliothèque et des archives du Sénat), sœur Lydie Rivière (Xavière), Monika Bem (bibliothécaire des capucins),  Pierre-Marie Sallé (Doctorant, travaille pour le colloque), Ariane Chabert (amie de Prailles), sœur Marie-Emmanuel (Bouzy), sœur Myriam (Bouzy), Frère André (Franciscain, bibliothécaire des Capucins), sœur Anne-Delphine (Prailles), Yves (postulant capucin), sœur Isabelle (Prailles), Ellene Baviera (archiviste de la congrégation), Pierre Moracchini (Historien et bibliothécaire des Capucins.)

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