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Du 31 octobre au 1er novembre 2016, j’ai participé à une halte spirituelle organisée par les moines de l’abbaye de Fleury à Saint-Benoit sur Loire. Cinq jeunes de 18 à 33 ans ont finalement répondu présents et ont participé à cette session intitulée « Tous saints ! A l’école de Thérèse de Lisieux. »

Le programme alternait des temps d’enseignements et de prière. Nous étions invités à participer aux offices qui se tenaient dans la basilique.

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Visite des reliques de Saint Benoît

Cette halte a été l’occasion de visiter la crypte et de me recueillir sur les reliques de Saint-Benoît. Plusieurs siècles nous séparent mais je suis maintenant liée à ce moine par ma vie et mon travail. Il est à la base de tous les projets que je dois mener : l’Escale Saint-Benoît et la valorisation des archives des Bénédictines de Notre-Dame du Calvaire. J’ai donc adressé une prière à ce saint pour lui confier cette belle aventure qui porte déjà beaucoup de fruits.

Un temps spécial avec Sainte Thérèse pour la Toussaint

Cette halte spirituelle m’a aussi permis de vivre plus intensément la Toussaint et de découvrir la figure d’une sainte en particulier. Jusqu’alors, je ne connaissais que très peu Sainte-Thérèse. J’avais seulement d’elle l’image d’une jeune fille submergée par l’amour divin. Les peintures exposées dans le cœur de l’église Sainte Thérèse de ma paroisse confirmait cette vision. Il ne me semblait pas qu’elle puisse m’aider dans mon parcours de foi. Elle avait eu la chance de recevoir une grâce incroyable. A mes yeux, il s’agissait d’une grande sainte inaccessible… Mais à mon grand étonnement, j’ai découvert que Sainte Thérèse elle-même se sentait bien inférieure aux saints canonisés par l’Eglise : « J’ai toujours constaté, lorsque je me suis comparée aux saints, qu’il y a entre eux et moi la même différence qui existe entre une montagne dont le sommet se perd dans les cieux et le grain de sable obscur foulé aux pieds des passants. » Quelle surprise de découvrir qu’elle n’était pas la montagne que j’imaginais ! Elle aussi est un grain de sable obscur comme moi. Elle aussi se demande comment arriver jusqu’à Dieu, quel chemin prendre ?

Ce chemin, elle nous le trace de manière lumineuse, il s’agit de la « petite voie ». J’ai parfois ressenti du découragement devant mes faiblesses, une partie de moi se blesse et se désagrège. Mon désir d’absolu ne semble jamais pouvoir être comblé. Je reste sans force en bas de l’escalier divin. Mais Sainte Thérèse m’apporte un grand soulagement lorsqu’elle dit : « Du haut de cet escalier, Il vous regarde avec amour. Bientôt, vaincu par vos efforts inutiles, il descendra lui-même, et, vous prenant dans ses bras, vous emportera pour toujours dans son royaume où vous ne le quitterez plus. »

Mon Dieu me regarderait donc ? Et avec des yeux d’amour ? Mon désir de le rejoindre s’amplifie dans mon cœur, et je me sens l’envie de crier, en bas de cet escalier : « Viens me chercher ! Dieu, viens à mon aide ! » J’ai l’impression d’être comme cet enfant qui s’entête à essayer de faire rentrer un objet rond dans une forme carrée… J’aimerais recevoir un peu de lumière, un petit bout de grâce divine pour que l’objet corresponde enfin à la forme ! Mais je sens bien que Dieu n’a pas voulu faire de moi une éclatante rose pleine de grâce. Je dois me contenter d’être une humble pâquerette. Mais il est vrai que cette fleur est attachante. Je me souviens en avoir fait des colliers lorsque j’étais enfant. Et qui n’a jamais compté les pétales pour savoir si une personne nous aime un peu, beaucoup, passionnément, à la folie ou pas du tout ?

Lorsque le Seigneur compte mes pétales, il doit parfois tomber sur « un peu » ou même « pas du tout » lorsque je fais du mal autour de moi. Mais comment faire en sorte que Dieu termine par la bonne pétale, celle de la folie d’amour ? Sainte Thérèse nous éclaire lorsqu’elle dit : « Je n’ai d’autre moyen de te prouver mon amour, que de jeter des fleurs, c’est-à-dire de ne laisser échapper aucun petit sacrifice, aucun regard, aucune parole, de profiter de toutes les plus petites choses et de les faire par amour… »

Cette sainte peut donc me rejoindre dans mon quotidien. Elle m’apporte un grand secours dans mon désir d’absolu et je la vois à présent comme une amie qui m’aide à grandir dans la vertu.

Une marche vers le monastère des bénédictines de Bouzy-la-Forêt

Lors de cette session, le lundi 31 octobre, nous avons fait une marche vers le monastère des bénédictines de Notre-Dame du Calvaire de Bouzy-la-Forêt en compagnie de deux frères de l’abbaye de Fleury et sœur Hallel Marie. Pendant que nous marchions, nous avons été invités à réfléchir sur les textes de Sainte-Thérèse. C’est alors que je me suis rappelée une chose… J’ai toujours gardé précieusement une parole que j’avais tiré d’un panier, il y a déjà plusieurs années. D’habitude, je ne les garde pas mais cette parole m’a interpellée. Sur le papier, un peu jaunit maintenant, est écrit : « L’abandon est le fruit délicieux de l’amour. Ste Thérèse. »

Abbaye de Fleury à Saint-Benoît-sur-Loire
Monastère de Bouzy-la-Forêt ©Thomas Louapre

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